Quels sont les revenus imposables à déclarer ?

La déclaration des revenus est une étape cruciale pour tout contribuable français. Comprendre quels revenus sont imposables et doivent être déclarés est essentiel pour être en conformité avec la législation fiscale. Cette connaissance permet non seulement d’éviter les erreurs potentiellement coûteuses, mais aussi d’optimiser sa situation fiscale. Dans un contexte où les règles fiscales évoluent régulièrement, il est primordial de maîtriser les différentes catégories de revenus imposables et leurs spécificités.

Catégories de revenus imposables selon le code général des impôts

Le Code général des impôts (CGI) définit plusieurs catégories de revenus imposables. Chaque catégorie a ses propres règles de calcul et de déclaration. Il est important de bien les identifier pour remplir correctement sa déclaration de revenus.

Les principales catégories de revenus imposables comprennent les revenus d’activité, les revenus du patrimoine, les pensions et rentes, ainsi que les revenus exceptionnels. Chacune de ces catégories regroupe différents types de revenus qui doivent être déclarés selon des modalités spécifiques.

Il est crucial de noter que certains revenus, bien qu’exonérés d’impôt, doivent néanmoins être déclarés. Cette déclaration peut avoir un impact sur le calcul de certaines prestations sociales ou du revenu fiscal de référence.

Revenus d’activité et traitements assimilés

Les revenus d’activité constituent souvent la part la plus importante des revenus imposables pour la majorité des contribuables. Ils englobent une variété de sources de revenus liées à l’exercice d’une activité professionnelle.

Salaires, primes et indemnités

Les salaires forment la base des revenus d’activité pour les employés. Ils incluent non seulement le salaire de base, mais aussi les primes, les gratifications et diverses indemnités. Par exemple, les primes de 13ème mois, les primes de performance ou encore les indemnités de congés payés sont toutes imposables et doivent être déclarées.

Il est important de noter que certains avantages en nature, comme la mise à disposition d’un véhicule de fonction ou d’un logement de fonction, sont également considérés comme des revenus imposables. Leur valeur doit être ajoutée au montant des salaires déclarés.

Les indemnités de déplacement ou de repas peuvent être exonérées d’impôt dans certaines limites. Cependant, au-delà de ces limites, elles deviennent imposables et doivent être incluses dans la déclaration de revenus.

Revenus des professions indépendantes (BIC, BNC)

Les travailleurs indépendants, qu’ils exercent une activité commerciale, artisanale ou libérale, doivent déclarer leurs revenus professionnels. Ces revenus sont classés en deux catégories principales : les Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) et les Bénéfices Non Commerciaux (BNC).

Les BIC concernent les activités commerciales et artisanales. Le bénéfice imposable est déterminé en déduisant les charges professionnelles des recettes. Pour les petites entreprises, le régime micro-BIC permet une déduction forfaitaire des charges.

Les BNC s’appliquent aux professions libérales et aux revenus des droits d’auteur. Là encore, le bénéfice imposable est calculé en soustrayant les dépenses professionnelles des recettes. Le régime micro-BNC offre également une option de déduction forfaitaire pour les faibles revenus.

Revenus agricoles (BA)

Les exploitants agricoles doivent déclarer leurs Bénéfices Agricoles (BA). Ces revenus incluent tous les profits provenant de l’exploitation de biens ruraux, que ce soit par le propriétaire lui-même ou par un fermier ou métayer.

Le calcul du bénéfice agricole imposable peut se faire selon différents régimes : le régime du micro-BA pour les petites exploitations, le régime réel simplifié ou le régime réel normal pour les exploitations plus importantes. Chaque régime a ses propres règles de calcul et obligations déclaratives.

Il est important de noter que certaines subventions agricoles peuvent être imposables et doivent être incluses dans la déclaration des revenus agricoles.

Rémunérations des dirigeants

Les dirigeants d’entreprise ont un statut fiscal particulier. Leurs rémunérations peuvent être traitées différemment selon le type de société et le rôle exact du dirigeant.

Pour les gérants majoritaires de SARL, par exemple, les rémunérations sont imposées dans la catégorie des traitements et salaires, mais ne bénéficient pas de la déduction forfaitaire de 10% pour frais professionnels.

Les dirigeants de sociétés anonymes (SA) ou de sociétés par actions simplifiées (SAS) voient généralement leurs rémunérations imposées comme des salaires, avec l’application de la déduction forfaitaire.

La fiscalité des dirigeants est complexe et peut varier selon la structure juridique de l’entreprise et la nature exacte des rémunérations perçues. Une analyse détaillée de chaque situation est recommandée.

Revenus du patrimoine

Les revenus du patrimoine constituent une catégorie importante de revenus imposables. Ils englobent les revenus générés par les biens immobiliers et les actifs financiers détenus par le contribuable.

Revenus fonciers (location de biens immobiliers)

Les revenus fonciers proviennent de la location de biens immobiliers non meublés. Ils doivent être déclarés dans la catégorie des revenus fonciers de la déclaration de revenus.

Le revenu foncier net imposable est calculé en déduisant des loyers perçus les charges déductibles telles que les frais de gestion, les primes d’assurance, les travaux d’entretien et de réparation, ou encore les intérêts d’emprunt pour l’acquisition du bien.

Deux régimes d’imposition existent pour les revenus fonciers : le régime micro-foncier pour les revenus locatifs annuels inférieurs à 15 000 €, et le régime réel qui nécessite une déclaration détaillée des revenus et des charges.

Plus-values immobilières et mobilières

Les plus-values réalisées lors de la vente de biens immobiliers ou de valeurs mobilières sont également imposables, sous certaines conditions.

Pour les plus-values immobilières, l’imposition dépend de plusieurs facteurs, notamment la durée de détention du bien. Des abattements pour durée de détention peuvent réduire significativement l’imposition après plusieurs années.

Les plus-values mobilières, résultant de la vente d’actions ou de parts sociales, sont soumises à un régime fiscal spécifique. Depuis 2018, elles sont imposées au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30%, sauf option pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu.

Revenus de capitaux mobiliers (dividendes, intérêts)

Les revenus de capitaux mobiliers incluent principalement les dividendes d’actions et les intérêts de placements financiers. Ces revenus sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30%, qui comprend 12,8% d’impôt sur le revenu et 17,2% de prélèvements sociaux.

Cependant, le contribuable peut opter pour l’imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu si cela lui est plus favorable. Dans ce cas, un abattement de 40% s’applique sur les dividendes.

Il est important de noter que certains produits d’épargne, comme le Livret A ou le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), bénéficient d’une exonération totale d’impôt sur les intérêts perçus.

Pensions, rentes et revenus de remplacement

Les pensions, rentes et autres revenus de remplacement constituent une catégorie spécifique de revenus imposables. Leur traitement fiscal peut varier en fonction de leur nature et de leur origine.

Pensions de retraite et d’invalidité

Les pensions de retraite, qu’elles proviennent du régime général de la Sécurité sociale ou de régimes complémentaires, sont imposables à l’impôt sur le revenu. Elles bénéficient toutefois d’un abattement de 10% pour frais, plafonné à un certain montant qui est révisé chaque année.

Les pensions d’invalidité sont généralement imposables, sauf dans certains cas spécifiques comme les pensions militaires d’invalidité ou les rentes d’accident du travail, qui sont exonérées.

Il est important de noter que certaines majorations de pension pour charges de famille peuvent être exonérées d’impôt sous certaines conditions.

Rentes viagères à titre onéreux

Les rentes viagères à titre onéreux, c’est-à-dire celles constituées moyennant le versement d’un capital, sont partiellement imposables. La fraction imposable de ces rentes dépend de l’âge du crédirentier au moment de l’entrée en jouissance de la rente.

Par exemple, pour une rente constituée avant 50 ans, 70% du montant est imposable. Ce pourcentage diminue avec l’âge, jusqu’à atteindre 30% pour les rentes constituées à partir de 70 ans.

Le traitement fiscal des rentes viagères vise à tenir compte du fait qu’une partie des versements correspond au remboursement du capital initialement versé.

Revenus exceptionnels et différés

Les revenus exceptionnels et différés bénéficient d’un traitement fiscal particulier pour éviter une imposition excessive due à leur caractère non récurrent.

Primes de départ volontaire

Les primes de départ volontaire, versées dans le cadre d’un plan de départs volontaires ou d’une rupture conventionnelle, sont en principe imposables. Cependant, elles peuvent bénéficier du système du quotient, qui permet d’atténuer la progressivité de l’impôt.

Dans certains cas, une fraction de ces primes peut être exonérée d’impôt, notamment lorsqu’elles sont versées dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi.

Indemnités de licenciement imposables

Les indemnités de licenciement sont partiellement exonérées d’impôt. L’exonération s’applique dans la limite la plus élevée des trois montants suivants :

  • Le montant de l’indemnité légale ou conventionnelle
  • Deux fois la rémunération annuelle brute perçue l’année précédente
  • 50% du montant de l’indemnité versée

Au-delà de ces limites, l’indemnité devient imposable et doit être déclarée avec les autres revenus.

Système du quotient pour l’imposition

Le système du quotient est un mécanisme fiscal qui permet d’atténuer la progressivité de l’impôt sur les revenus exceptionnels ou différés. Il consiste à répartir ces revenus sur plusieurs années pour le calcul de l’impôt.

Concrètement, l’administration fiscale calcule l’impôt en ajoutant au revenu de l’année un quart du revenu exceptionnel, puis multiplie par quatre la cotisation supplémentaire ainsi obtenue.

Ce système est particulièrement avantageux pour les contribuables qui perçoivent des revenus exceptionnels importants, car il évite une imposition excessive due à la concentration de ces revenus sur une seule année.

Obligations déclaratives spécifiques

Certains types de revenus ou situations particulières nécessitent des obligations déclaratives spécifiques. Il est essentiel de les connaître pour être en conformité avec la législation fiscale.

Déclaration des revenus étrangers

Les résidents fiscaux français sont tenus de déclarer l’ensemble de leurs revenus, y compris ceux perçus à l’étranger. Cette obligation s’applique même si ces revenus ont déjà été imposés dans leur pays d’origine.

Pour éviter la double imposition, la France a conclu des conventions fiscales avec de nombreux pays. Ces accords prévoient généralement des mécanismes de crédit d’impôt ou d’exonération pour les revenus déjà taxés à l’étranger.

Il est important de remplir soigneusement les rubriques spécifiques de la déclaration de revenus concernant les revenus étrangers, en précisant leur nature et leur origine.

Régime micro-entreprise et auto-entrepreneur

Les micro-entrepreneurs et auto-entrepreneurs bénéficient d’un régime fiscal simplifié. Ils doivent déclarer leur chiffre d’affaires, sur lequel un abattement forfaitaire pour charges est appliqué.

Les taux d’abattement varient selon la nature de l’activité :

  • 71% pour les activités de vente de marchandises
  • 50% pour les prestations de services relevant des BIC
  • 34% pour les prestations de services relevant des BNC

Le revenu imposable est obtenu en appliquant ces abattements au chiffre d’affaires déclaré. Ce revenu est ensuite soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu.

Revenus soumis au prélèvement à la source

Depuis 2019, la plupart des revenus sont soumis au prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu. Cela concerne notamment les salaires, les pensions de retraite, les revenus de remplacement et les revenus des indépendants.

Malgré ce prélèvement à la source, il reste nécessaire de déclarer ces revenus chaque année. Cette déclaration permet de régulariser la situation

fiscale, en comparant les prélèvements effectués avec l’impôt réellement dû.

Le prélèvement à la source ne dispense donc pas de l’obligation déclarative. Il est important de vérifier que les informations pré-remplies dans la déclaration sont correctes et de les modifier si nécessaire.

Pour les revenus fonciers et les revenus des indépendants, des acomptes sont prélevés mensuellement ou trimestriellement. Ces acomptes sont calculés sur la base des revenus déclarés l’année précédente et peuvent être ajustés en cours d’année si la situation change.

Le prélèvement à la source vise à adapter le paiement de l’impôt au rythme de perception des revenus, mais ne modifie pas les règles de calcul de l’impôt.

En résumé, bien que de nombreux revenus soient désormais soumis au prélèvement à la source, il reste essentiel de les déclarer avec précision pour assurer une imposition juste et conforme à la réalité de sa situation financière.

La compréhension des différentes catégories de revenus imposables et de leurs spécificités est cruciale pour tout contribuable. Elle permet non seulement de remplir correctement sa déclaration de revenus, mais aussi d’optimiser sa situation fiscale dans le respect de la loi. Face à la complexité et à l’évolution constante de la législation fiscale, il peut être judicieux de se faire accompagner par un professionnel pour s’assurer de ne rien oublier et de bénéficier de tous les avantages fiscaux auxquels on a droit.

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